| Paroisse Sainte-Hélène à Paris | https://www.sainteheleneparis.fr/spip3 | Imprimer la page
1934-2018 », 84 ans d’une paroisse 84 ans d’une présence chrétienne dans un quartier populaire de Paris : quelques dates.Documents datant des 84 ans de l’église
1934....La « zone » privée d’église
Aux portes de Paris, des familles d’ouvriers et d’employés habitent, dans les
années 30, le quartier qui constitue aujourd’hui la paroisse Sainte-Hélène.
Ils y côtoient la "zone", selon l’expression de l’époque : les terrains vagues, sur les anciennes fortifications, et où s’entasse une population misérable, souvent d’origine étrangère : "la zone, synonyme de bouge, de repaire pour beaucoup, formant un quartier tout à fait à part, et considéré comme vaguement inquiétant. Pour ceux qui ont le courage d’y pénétrer, elle était plutôt synonyme de misère, de détresse sans nom, s’abritant dans des villages de cauchemar", écrit une journaliste à l’époque, décrivant les logements fait de débris disparates, "bois de toutes sortes, caisses,
tonneaux, toiles cirées...", où vivent tant bien que mal des Italiens, Espagnols, Portugais, Russes, Arméniens, mis à l’écart par le reste des parisiens, et accusés d’être responsables de tous les maux d’une France touchée de plein fouet par la crise économique de 29.
Par la grâce d’une cornette entêtée" Une religieuse, sœur Gabrielle, pénètre souvent dans la zone, pour soigner enfants et parents. Vers 1932-1933, elle attire l’attention de l’archevêché sur ce coin de Paris, ce quartier délaissé de tous, et en premier lieu de l’église catholique. Son entêtement et la mobilisation des habitants seront payants : Le quartier est inscrit d’urgence dans les priorités des chantiers du cardinal, une institution que vient justement de créer l’archevêché pour bâtir des
églises dans les quartiers populaires. Le 3 juin 1934, le cardinal Verdier vient en personne ériger Sainte-Hélène en paroisse. Une Église présente au quartier dès le début, la communauté chrétienne de Sainte-Hélène joue un rôle social dans le quartier : patronages pour les enfants, et pour les parents, Union familiale dans la tradition de l’Action catholique,.... Grâce au patronage, les gamins de Paris peuvent sortir de leurs rues pour partir en colonie. Au cœur de la zone, une équipe de Jocistes (Jeunesse ouvrière chrétienne) accueille les jeunes travailleurs.
1957 : « Tonio », le bus formidable. Après guerre, le patronage a pris de l’importance, et il n’est pas toujours facile de faire jouer les gamins dans la cour trop petite. Grâce à quelques habitants du quartier, Jacques Antoine, responsable des jeux radiophoniques sur Europe 1, lance un appel à l’émission "C’est formidable", pour récolter de l’argent permettant d’acheter un bus qui puisse transporter les enfants du patronage dans Paris et en dehors. Avec Pierre Bellemare au micro, les habitants du 18ème se mobilisent. Le curé a pu acquérir un bus, que l’on baptisa « Tonio »... en l’honneur de Jacques Antoine. L’inauguration de « Tonio » fut présidée par les acteurs bien connus de l’époque : Raymond Souplex et Odette Laure.
Juin 2018 : une paroisse toujours ancrée dans son quartier de la porte de Clignancourt
Aujourd’hui encore, les chrétiens de Sainte Hélène sont attachés à un quartier qui reste l’un des plus populaires de la capitale : un taux de chômage de 22% (moyenne de Paris de 12%), un pourcentage de diplômés inférieur (10,5% de Bac +2 et au delà, contre 38,5 % dans la capitale en moyenne), et 17% d’étrangers. Au sein de la communauté chrétienne de la paroisse Sainte-Hélène, près de 40 nationalités se retrouvent, le dimanche, pour prier ensemble. Un week-end par an, une Fête des nations marque l’importance de cette diversité culturelle. La communauté qui rassemble plus de 200 personnes chaque dimanche est animée par un conseil pastoral et quatre prêtres. La paroisse est depuis un an confiée aux Fils de la Charité, une congrégation fondée en 1918 particulièrement tournée vers les milieux populaires (voir Fiche 4). Catéchisme, aumônerie, groupe de la JOC et troupe scoute accueillent chaque semaine les jeunes. Les adultes ont leur propre lieu de formation, avec une Ecole de la Foi. Des équipes lisent ensemble la Bible. Les chrétiens s’impliquent dans la vie locale - l’aumônerie des jeunes et « Regard Neuf » (mission ouvrière)- et participent au conseil de quartier. Tous les samedi matin, un accueil propose une aide administrative à ceux qui en ont besoin, et l’association "un toit pour tous" essaie d’aider ceux qui ont des difficultés de logement. Une manière de poursuivre une tradition vieille maintenant de plus de 70 ans... Depuis septembre 2003, le cardinal Jean-Marie Lustiger, archevêque de Paris a confié la paroisse Sainte-Hélène, dans le 18ièm arrondissement de Paris, à une équipe de Fils de la Charité.
Qui sont les Fils de la Charité aujourd’hui ?
Les cent quinze Fils de la Charité de France sont avant tout des religieux. Ils vivent avec simplicité en petites communautés afin de croire ensemble, aller à Dieu ensemble, et vivre ensemble l’Évangile. Ils le vivent à leur manière, dans la foi que le Dieu de Jésus est particulièrement proche des pauvres, des humbles, de « ceux qui n’ont personne ». Dans cette « charité » de Dieu s’enracine la leur. Une de leurs pages préférées de l’Écriture est « le bon pasteur, qui aime ses brebis, les connaît et qui a la hantise de celles qui sont blessées ou perdues ». Cette relation à Dieu qu’ils expérimentent dans leurs propres pauvretés, ils ont à cœur de la proposer dans ces lieux de fractures de la société française actuelle que sont les quartiers populaires des agglomérations urbaines. Là se croisent des foules bigarrées qu’ils chérissent particulièrement : peuples de travailleurs, de précaires ou de très pauvres, venus de tous les horizons de la planète. Ils les chérissent particulièrement et ils sont témoins de leur valeur.Leur manière, c’est de construire et d’animer dans des quartiers populaires et des cités sensibles, des communautés chrétiennes accueillantes et ferventes, témoins d’une foi engagée, ouvertes et partenaires avec les acteurs de leur ville. Quelques-uns ont aussi un ministère de prêtre ouvrier, d’aumônier de prison ou d’hôpital. Tous sont au plus près de ce peuple auquel Dieu nous envoie.
Pour eux, évangéliser c’est « être à eux » au point que rien de ce qui les atteints ne leur soit indifférent et permettre à chacun, aux jeunes en particulier, de faire l’expérience spirituelle de ce Dieu qui humanise.
L’équipe actuelle des « Fils » à Sainte Hélène comprend : les Pères Michel Retailleau, curé, Jean Pierre Maçon et Gaby Goullin